Des tables flamandes au paradis italien

Une nature morte donnait un bel exemple de l’art de Joris Van Son  : Jambon, panier de fruits et verrerie sur un entablement (voir l'article Les beautés silencieuses de la Gazette n° 28, page 74), une œuvre qui se laissait savourer pour 13 640 €. L’entablement donne une indication fort plausible sur son auteur, car on déchiffre une signature et une date ainsi rédigées : «J. van… / 1666». Pour appuyer cette thèse, on notera que la composition reprend tous les éléments mêlés (fruits, fleurs, aliments…) chers à cet artiste anversois, devenu maître de la guilde de Saint-Luc vers 1643. Gagnons ensuite la Naples de l’âge d’or, avec un dessin attribué à Belisario Corenzio, qui récoltait ici 11 532 €. Originaire de la région de l’Achaïe, en Grèce, il s’établit dans la capitale de la Campanie vers 1570 ; il y devient rapidement un peintre très apprécié, à qui l’on confie nombre de commandes de peintures et fresque d’églises. Son style maniériste s’inscrit parfaitement dans les préceptes de la Contre-Réforme. En témoigne cette Étude de plafond : la sainte Trinité entourée de saints martyrs, exécutée à la plume et encre de Chine, lavis gris et gouache blanche. Bien que portant une étiquette au verso avec une ancienne attribution au Tintoret, la feuille peut être mise en relation directe avec le plafond de l’église du Gesù Nuovo à Naples, peint par Corenzio en 1613. Le Metropolitan Museum de New York possède un dessin de technique très proche, répertorié sous le numéro 56 dans l’ouvrage 15-16th Century Italian Drawings in the Metropolitan Museum of Art (1982). On passait ensuite aux arts décoratifs, qui s’illustraient par une production du XIXe siècle, de la manufacture Samson, inscrivant un score de 12 400 € : une paire de grandes potiches couvertes en porcelaine (h. 90 cm). À décor polychrome, dans le style de la famille rose, de papillons et branches fleuries, elles reposent sur deux supports en bois sculpté.