Qu’est-ce qu’une sculpture authentique ? Quand est-elle originale ? Quid des fontes posthumes ? Le point sur des notions parfois franchement baroques.
Sur le marché de l’art, la sculpture tient une place à part. Elle la doit en grande partie au fait que les œuvres vendues sont souvent non pas réalisées de la main de l’artiste, mais des tirages, aussi appelés «multiples», résultant d’un processus technique de reproduction. Or, qui dit reproduction, dit possibilité d’éditer en nombre, celle aussi de fondre avec ou sans l’autorisation de l’auteur ou de ses ayants droit et possibilité, enfin, de multiplier à l’envi les exemplaires. Ainsi, une œuvre éditée en de nombreux exemplaires, sans numérotation, reste-t-elle une sculpture digne de ce nom ? Quid du tirage exécuté sans l’autorisation de l’artiste ? Et de celui réalisé après le décès de ce dernier ? Ou encore de celui effectué à partir d’une pièce déjà dans le commerce ? C’est à ces diverses questions qu’est censée répondre, juridiquement, la notion d’originalité. Rappelons, tout d’abord, qu’originalité n’est pas authenticité. Les juges tendent à réserver ce dernier qualificatif aux œuvres uniques et même, exclusivement, à celles créées de la main de l’artiste. Le tableau peint par l’artiste est authentique ; une…
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