Dans un large pot de cuivre, s’étale une brassée de fleurs champêtres, marguerites et œillets, cueillies dans les prés ou dans un jardin de curé. La poésie habituelle aux œuvres de son auteur est bien là : il s’agit d’Othon Coubine. Donné par l’artiste à l’aïeule du dernier propriétaire, cet affriolant Bouquet avait tout pour séduire et partait à 8 755 €. Notre composition se ressent de l’influence des maîtres qui ont marqué l’artiste lors de son premier voyage en France, à l’occasion duquel il découvre la peinture de Gauguin, Van Gogh et Cézanne. À son retour à Prague, il participe à la première exposition d’Osma (le groupe des Huit), et privilégie l’emploi d’une gamme de couleurs chaudes. Ce n’est qu’après son installation à Paris en 1912, qu’il tentera avec succès l’aventure cubiste, avant de revenir plus tard à une expression apaisée. Il s’installe alors en Provence, et sa palette en traduit toutes les nuances de délicats camaïeux. L’orfèvrerie était également de la partie, représentée par une écuelle couverte en argent, qui gagnait votre table contre 8 512 €. La pièce, d’un poids total de 904 g, avait été fabriquée au XVIIIe siècle dans le Comtat Venaissin ; elle en porte d’ailleurs les poinçons en usage, à l’intérieur du couvercle et au fond extérieur : un «A» pour Avignon, et frappée deux fois, la marque du maître orfèvre Joseph Bruno Vinay (vers 1750-1760). L’écuelle est ornée de motifs en relief dans le meilleur style rocaille, tout particulièrement sur le couvercle : rinceaux feuillagés, guirlandes, fleurs, agrafes ou coquilles. Quant à la prise, elle représente une grenade. Du même siècle, datait encore une paire de statuettes en ivoire sculpté, caractéristiques des ateliers allemands : elles représentent pour l’une un mendiant jouant de la vielle à roue, et pour l’autre un mendiant appuyé sur canne et béquille. Attribuées à l’entourage de Simon Troger (1683-1768), elles étaient cédées pour 5 107 €.