Au cours du XVe siècle, les grands édifices religieux de l’Europe du Nord, et particulièrement ceux de Flandres, se dotent de grands tableaux d’autels que protègent deux volets. Ces triptyques, une fois ouverts, présentent une thématique générale en accord avec le sujet principal, où s’épanouit souvent une Nativité ou une Crucifixion. C’est le cas de ces deux panneaux parquetés, ornés de personnages tournés vers une scène centrale qui, elle, a disparu. Richement vêtus de brocart et de velours, coiffés de turbans ou de coiffes à la mode du temps, ces saintes et saints ou, pour certains d’entre eux peut-être, des prophètes, sont représentés sur un fond de paysages, dont un château avec une pièce d’eau d’agrément où évolue un cygne. Caractéristiques de l’école flamande, ces deux pièces prenaient la tête des meilleures ventes à Lille dimanche 18 février, en étant adjugées 30 625 €. Attribuée à Abraham Van Dyck, une toile du XVIIe siècle décrivait ensuite une Partie de cartes, menée par une galante compagnie, tant féminine que masculine, achetée pour 15 000 €.
Mais c’est du côté des arts décoratifs qu’il fallait chercher les autres enchères notables de la vacation, telle une paire de fauteuils d’apparat en acajou, estampillés «Jacob D R Meslée». Utilisée de 1803 à 1813, cette marque nous donnait la datation des sièges, confirmée par un décor Empire de lions ailés. Plus ancien, un nécessaire de voyage, peut-être de barbier, se composait de six rasoirs, un miroir et un peigne en écaille brune et argent ; son étui sur âme de bois était particulièrement intéressant, avec son gainage en galuchat vert et ses motifs appliqués, en argent de style rococo. L’ensemble du XVIIIe siècle, complet, enregistrait la somme de 18 125 €. Tout aussi chantournée, une console de la même époque à décor de fleurettes et de rocailles, à plateau de marbre veiné, et sculpté dans le chêne naturel, pouvait prétendre à 11 250 €. Un important bureau plat et son fauteuil fermaient la marche pour 6 875 € : réalisés en amarante, ébène de Macassar et marqueterie de bois précieux, il était signé Louis Majorelle.