La lumière tombe drue sur une ruelle du souk, faisant vibrer les silhouettes des teinturiers et leurs étoffes, qui éclairent la scène de leurs taches vives… À l’inverse de sa première manière, faite d’une sobre palette de terres et d’ocres posées avec retenue, la technique de Jacques Majorelle connaît, lors des deux dernières décennies de son existence, une explosion formelle et colorée en phase avec les évolutions de l’après-guerre. Des caractéristiques que l’on retrouve dans Marrakech, le souk des teinturiers, une peinture sur papier, rehaussée d’or, vendue à Bordeaux le mercredi 28 mars. Décrite et reproduite (pages 254 et 255) dans la bible rédigée sur l’artiste d’origine nancéienne par Félix Marcilhac, La vie et l’œuvre de Jacques Majorelle (1886-1962) (1995), cette technique mixte était très attendue. Au final, elle engrangeait la somme notable de 84 700 €. Plus abordable, Sébastien Vrancx était lui aussi présent avec un dessin, L’Allégorie du Printemps ; l’enchère de 21 015 € établissait alors un record mondial pour une œuvre réalisée par cet Anversois du XVIIe siècle, dans cette catégorie (source Artnet). Résolument abstraite, une huile sur toile de Pierre Dmitrienko s’inspirant librement de Terres labourées, de février 1956, trouvait preneur pour 6 050 €. Puis, Eugène Galien-Laloue signait Hiver, la sortie de la messe bien enneigée, mais qui n’en attirait pas moins 4 235 €. Concluons sur un classique indémodable à 3 509 € : une paire de fauteuils d’époque Louis XV en bois naturel sculpté, garnis d’une tapisserie d’Aubusson «aux Fables de La Fontaine».