Lors de cette vente de prestige dispersant plusieurs collections, tableaux classiques et artefacts asiatiques rivalisaient pour emporter la première place, finalement ravie par une porcelaine chinoise.
L’objet adoptait le profil peu courant d’une gourde de forme lunaire (ou «baoyueping») agrémentée d’un décor floral en bleu de cobalt, les anses, elles, en forme de nuages ruyi. À la base, on peut déchiffrer la très recherchée marque Qianlong, ici apocryphe. La pièce (h. 29 cm) daterait plutôt du XXe siècle, ce qui ne l’a pas empêchée de récolter 120 650 €… Plus abordable, se laissait saisir une curieuse verseuse, présumée en bois d’agar sculpté («chenxiangmu»), à l’imitation des coupes libatoires en corne de rhinocéros, portant un décor en bas relief, sur son pourtour, de dragons s’affrontant parmi les nuées (19,2 x 14 x 10 cm). Fabriquée durant la dynastie Qing, elle a attiré 37 465 €. Du côté de la France du XVIIIe siècle, brillait à 39 370 € le charmant Portrait de Marie-Louis-Charles d’Albert de Luynes, duc de Monfort (voir l'article Le duc de Luynes à 5 ans par l'atelier de Rigaud de la Gazette n° 10, page 132). La toile (85,5 x 72 cm) est une réplique due à l’atelier de Hyacinthe Rigaud d’après l’œuvre peinte par le maître en 1722 (aujourd’hui collection Luynes), représentant cet enfant destiné à devenir gouverneur de Paris et pair de France. D’Italie, enfin, provenait une paire de toiles de l’école vénitienne des environs de 1640-1650, par un suiveur de Carlo Saraceni et représentant Le Frappement du rocher et Moïse et le passage de la mer Rouge (64,5 x 95,5 cm et 68 x 97 cm), décrochées ensemble pour 8 890 €. Au final, cette dispersion aura vu 90 % de ses lots vendus pour un total de 571 500 €.