Archéologie, arts premiers et médiévaux se partageaient le haut de l’affiche à Rennes. Emblématique de la statuaire religieuse du XIVe siècle, une Vierge à l’Enfant trônait parmi les meilleurs scores.
Pour 23 370 €, elle se présentait debout sur une base reliquaire en cuivre, sculptée dans l’albâtre, et arborant des traces de dorure et de polychromie. Son léger déhanché et, surtout le flot d’étoffe lui couvrant la tête et les épaules, témoignaient d’une origine française, à situer du côté de l’Ile-de-France. Direction l’Afrique ensuite, avec un masque facial punu, en bois léger, portant des pigments rouges pour la bouche et blanche (en kaolin) pour le visage. Les Punu constituent une ethnie établie principalement dans le sud du Gabon ; quant à l’objet, il affiche la meilleure provenance, car passé par la collection du docteur Stephen Chauvet, et à ce titre reproduit dans Les Arts sauvages d’Afrique, paru aux éditions Albert Morancé en 1956. Son bel état n’était pas non plus étranger au résultat notable de 20 910 €. Plus abordable s’avérait un masque féminin Gu, en bois demi-dur, avec pigments ocre et blanc, ainsi que coloration noire ; deux cornes courbes, surmontent son visage entouré d’un relief en dents de scie avec barbiche. Relevant de la culture Gouro en Côte d’Ivoire, et passé par la galerie Le Corneur-Roudillon de Paris, il pouvait prétendre à 8 610 €. Beaucoup plus lointain, l’art maori de Nouvelle-Zélande s’illustrait à travers deux linteaux, cantonnés d’appliques de figures féminine et masculine debout, en bois à patine brun-rouge luisante, les yeux incrustés d’un cercle d’haliotide. On note sur les corps quelques marques du ta moko, marquage de la peau figuré sur le front et la bouche. Pour la petite histoire, ces linteaux auraient été offerts à Sarah Bernhardt lors d’un voyage en Nouvelle-Zélande et elle en avait, dans tous les cas, décoré les pieds de son lit… Pour ce vestige intéressant à plusieurs titres – et datant du milieu du XIXe siècle –, un collectionneur offrait 14 760 €.