Lors d’une vente «Prestige», une scène religieuse espagnole triomphait, auréolée de bijoux des meilleurs joailliers parisiens.
Sous influence flamande, l’auteur de cette Déposition de croix peinte vers 1500 appartenait à l’école de Castille (voir l'article Peinture espagnole sous influence flamande de la Gazette n° 29, page 70). Elle a finalement été adjugée 72 500 €, triplant largement son estimation haute, en raison de sa grande expressivité et du rendu précieux des matières et étoffes… L’œuvre témoigne brillamment des féconds échanges artistiques entre la Flandre et l’Espagne, puissance occupante de la province du Nord. Lui succédait un florilège d’autres joyaux, authentiques ceux-là, comme une bague en or blanc et platine sertie d’un somptueux saphir Ceylan «Royal Blue» de 10,68 ct, signée et numérotée « 24816» par la maison Mellerio ; datant de décembre 1977, elle a été disputée jusqu’à 58 750 €. Plébiscitée à 46 250 €, il y avait aussi une bague bandeau de René Boivin, dessinée par Suzanne Belperron entre 1928 et 1932, en platine pavée de 96 diamants de taille moderne, en serti grain. On pouvait lui préférer une broche caractéristique de Mauboussin, à Paris : l’«Oiseau branché» en or, platine, saphirs, émeraudes et diamants (9 750 €). L’orfèvrerie n’était pas oubliée avec un coffret d’une verseuse et de son pot à lait en argent, portant la marque de Martin-Guillaume Biennais et vendu 15 000 €. Enfin, côté militaria, les décorations du général Weygand étaient à portée, tel un ordre du Cèdre (Liban) épinglé à 8 750 €, ou encore un ordre de l’Étoile (Roumanie) préempté à 5 125 € par le musée de l’Armée.