On voyageait dans les créatives années de l’entre-deux-guerres grâce à Claudius Linossier et Michel Zadounaïsky, apôtres d’une géométrie appliquée aux objets décoratifs.
Les ornements discrets de ce grand vase ovoïdal sur un léger talon en dinanderie trahissent leur auteur. En cuivre martelé à patine rouge nuancée, à décor tournant d’une frise géométrique, il est, naturellement, de la main de Claudius Linossier. Ce dernier a laissé des centaines de pièces de tailles diverses en cuivre ou laiton, souvent ornées de motifs en argent. Notre exemplaire est signé sous la base « Cl. Linossier » et porte une date tardive, puisque inscrit «1947». Il repose sur un socle des ateliers André Sornay, et mesure 35,5 cm de haut sans ce dernier. Des amateurs internationaux l’ont bataillé jusqu’à ce coup de marteau, frappé à 51 300 €. Michel Zadounaïsky, autre Lyonnais d’origine russe, était aussi présent avec de remarquables pièces en fer forgé – un artisanat qu’il a su porter à des sommets artistiques –, faisant parfois intervenir des figures animalières. De lui, on avait d’abord une paire de sellettes signées de forme quadrangulaire en fer forgé et martelé, à deux plateaux en acajou, échangée à 22 500 € ; elles sont agrémentées de caméléons partiellement patinés et dorés, avec piétement plein entièrement rainuré (132 x 22 x 22 cm). Sculptures murales, deux pièces uniques des environs de 1940 étaient décorées de têtes de monstre marin en fer forgé et martelé à patine brune et dorée : signés par deux fois « Zadounaïsky», ces éléments spectaculaires (25 x 28 x 17 cm) inscrivaient ensemble 18 500 €.