Le paysage nordique s’est fait une belle réputation dès le XVIe siècle. Parallèlement aux allégories des saisons, des scènes de labeur paysan montrent l’évolution de la nature au fil des mois, alors que des thèmes religieux servent de prétexte pour décrire avec minutie forêts et montagnes. Au siècle suivant, le paysage s’émancipe, passant du statut de décor à celui de sujet principal du tableau. La campagne typique, peuplée d’habitants vaquant à leurs occupations quotidiennes, mêle ainsi paysage et scène de genre dans une veine anecdotique, très en vogue auprès des riches commerçants hollandais d’alors et toujours appréciée aujourd’hui. En témoigne cette bucolique paire de cuivres attribuée à Jan Bruegel II adjugée 25 000 €. Dispersant deux collections également riches en objets d’art du XVIIIe siècle, cette vacation réussissait à un régulateur de parquet d’époque Louis XV, négocié à 15 000 €. Des dragons de bronze doré grimpent à l’assaut de ses amortissements, et un motif en «ailes de chauves-souris» se découpe sur sa marqueterie de cubes et de croisillons en palissandre, amarante et bois de violette (voir Gazette n° 41, page 160). Taillée dans le grès rose des Vosges, une paire de trophées aux armes, d’époque Louis XIV, décrochait 12 500 €. Une préemption pour le compte du musée des beaux-arts de Dijon est à noter : La Frénésie de Saül, peinte par Charles Nicolas Raphaël Lafond et acquise pour 1 700 €. Cette toile constitue sans doute une esquisse pour son monumental tableau exposé au Salon de 1814, qui fut immédiatement déposé au musée bourguignon.