Vente le
08 mars 2019 - 14:00 (CET) -
Salle 1-7 - Hôtel Drouot - 75009
Maître de l’art nouveau et chef de file de l’école de Nancy, Émile Gallé a pris une large part à la renaissance des arts décoratifs dans les dernières décennies du XIXe siècle. Il n’a qu’une quinzaine d’années lorsqu’il commence à seconder son père à la tête de la gobeleterie et la faïencerie de Saint Clément. Très doué...
Émile Gallé (1846-1904), Dragon héraldique, sculpture formant pot couvert en cristal soufflé-moulé et faïence émaillée, modèle créé avant 1895, 29 x 27 cm. Estimation : 200 000/300 000 €
Émile Gallé (1846-1904), Dragon héraldique, sculpture formant pot couvert en cristal soufflé-moulé et faïence émaillée, modèle créé avant 1895, 29 x 27 cm. Estimation : 200 000/300 000 €
Maître de l’art nouveau et chef de file de l’école de Nancy, Émile Gallé a pris une large part à la renaissance des arts décoratifs dans les dernières décennies du XIXesiècle. Il n’a qu’une quinzaine d’années lorsqu’il commence à seconder son père à la tête de la gobeleterie et la faïencerie de Saint Clément. Très doué pour le dessin, il privilégie la composition florale, reflet de son penchant pour la botanique. Bientôt, il interdira à ses collaborateurs de reproduire une fleur sans en avoir le modèle sous les yeux. Gallé puisera toutefois à toutes les sources : la nature bien sûr, mais aussi l’Égypte et l’Antiquité gréco-latine, le Moyen Âge ou l’art musulman. Les «ficelles du métier» lui sont révélées par Eugène Rousseau : les verres doublés, jaspés et craquelés, mais surtout l’adaptation à la verrerie artistique de certaines formes et de décors de la Chine et du Japon, ainsi que l’imitation des pierres dures. Animal mythique en Asie, le dragon revient ponctuellement dans l’œuvre du maître nancéien. En revanche, la seule diffusion de notre pièce, dont le modèle a été créé avant 1895, est une reproduction publiée en 1903 dans l’ouvrage Artistes de tous les temps : Émile Gallé. Elle figure sur un meuble aux côtés d’autres verreries. En août 1895, Louis de Fourcaud (1851-1914), historien d’art, poète, musicien et ami de l’artiste, fait mention dans La Revue des arts décoratifs de deux dragons héraldiques, dans lesquels «coulent des trainées vermeilles à demi-essuyées, à demi-saignantes et de la plus spirituelle invention». Pour l’heure, on ne retrouve aucune trace d’une pièce semblable dans des collections publiques ou privées. À défaut d’être unique, elle serait donc la seule à être parvenue jusqu’à nous. Les procédés de Gallé, comme la liste de ses colorations, sont extrêmement nombreux. Il a utilisé toutes les techniques connues, en les enrichissant. Dans les années 1890-1895, il réalise des pièces imitant l’agate, le quartz, l’améthyste, l’ambre ou le jade, rappelant celles rapportées du palais d’Été de Pékin, et associe des tons qui donnent au cristal «un rôle tendre ou terrible»…
40 000/60 000 € seront nécessaires pour décrocher cet assemblage de main gauche et de main droite en bronze à patine brune, signé Auguste Rodin(1840-1917). La seconde est une esquisse pour La Cathédrale et était d’abord intitulée L’Arche d’alliance; l’œuvre a probablement pris ce titre au moment de la publication des Cathédrales de France par Rodin en 1914. Les mains celle de Dieu, celle du diable, celle sortant de la tombe, celles des amants , souvent taillées après 1900, témoignent de l’intérêt, voire de la passion, de l’artiste pour cette partie du corps. Cette épreuve (h. 14,8 cm), numérotée 4/12, a été fondue à la cire perdue par la maison Alexis Rudier en 1944.En 1884, lors de la présentation de son œuvre à l’Exposition, Émile Gallé résume : «Le jury voudra bien remarquer que la nature est toujours prise par moi comme point de départ, mais que je m’efforce de m’en affranchir à temps pour atteindre le caractère et l’accent personnels». On sait avec quelle ardeur il herborisait en Lorraine dès sa jeunesse… La nature n’est chez lui jamais figée, et l’on peut presque entendre le murmure d’une rivière, le bruissement des arbres, le crissement des cigales ou le vol des papillons… Ce vase (h. 29,8 cm) en verre multicouche exécuté vers 1900 par Émile Gallé au décor de quatre papillons en marqueterie, repris en ciselure, et de branchages en relief se détachant sur un fond ponctué de salissures d’oxydes et de poudres rosées est attendu à 60 000/80 000 €.Laqueur remarquable il travailla avec Eileen Gray de 1907 à 1929 , Seizo Sugawara(1884-1937) livre ici une sculpture témoignant de la fascination pour l’art nègre des artistes du début du XXesiècle. On est frappé par l’expression de ce visage androgyne, coiffé à l’occidentale et chapeauté d’un curieux couvre-chef, interprétation stylisée des harikake («casques») des daimyo, ces seigneurs de la guerre si importants à l’époque féodale au Japon, qui rappelle toutefois les masques fang utilisés lors des cérémonies du rite n’gil ainsi que l’art d’Amedeo Modigliani. Cette œuvre a été exécutée dans les années 1920. Né à Sakata, sur l’île d’Honshu au Japon, Seizo Sugawara arrive le 26 décembre 1905 à Paris ; il ne quittera plus la France. 12 000/15 000 € sont demandés de cette pièce singulière, montée sur un socle attribué à Kichizô Inagaki (1876-1951).Figure du design italien, Alessandro Mendini est mort le 18 février dernier, à l’âge de 87 ans. Il est l’auteur de meubles et d’objets hauts en couleur et aux formes baroques, dont le fauteuil Proust, de style XVIIIe mais en habit pointilliste, créé vers 1978, est probablement l’œuvre iconique. Cet exemplaire du célèbre modèle, en bois sculpté peint et tissu imprimé, édité par Capellini (104,5 x 91 x 92 cm), devrait trouver preneur autour de 4 000/6 000 €. Né à Milan, Mendini fut également rédacteur en chef de plusieurs revues, dont Modo et Domus, l’architecte du très coloré musée de Groningue, aux Pays-Bas, le directeur artistique de l’usine Alessi… et le promoteur du recyclage.
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