Chaque apparition de l’une de ces pièces, les plus belles de la royauté française, est saluée comme il se doit, à l’image de ce brillant résultat.
La noble affaire de la stabilisation de la monnaie sous le règne de Louis XIII (1610-1643), dit le Juste, est bien connue des passionnés d’histoire et de numismatique. Cette période est en effet l’une des plus belles pour la frappe de ces pièces d’or aujourd’hui tant recherchées, dont la valeur pouvait se décliner du demi-louis jusqu’au 10 louis. L’arrivée en France vers 1625 du graveur et sculpteur liégeois Jean Warin n’y est pas pour rien. C’est en effet lui qui a apporté l’emploi de la presse à vis et d’autres machines dans la fabrication de la monnaie, permettant une bien meilleure qualité de frappe. Il était évident que ce 8 louis d’or «à la tête laurée» – nulle autre version n’ayant vu le jour – réalisé à Paris en 1640 et en une vingtaine d’exemplaires seulement allait susciter une belle bataille d’enchères, la seule inconnue étant : jusqu’à quel prix ? Le marteau s’est abattu à 310 000 €, récompensant ainsi justement une pièce de la plus insigne rareté, livrée dans un très bel état de conservation et provenant d’une ancienne collection (voir l'article Un 8 Louis d’or d'exception de la Gazette n° 13, page 54). Dans la famille des louis d’or, on demandait ensuite et à 37 740 € un modèle «aux palmes» de 1774 (poids 8,17 g), soit de la toute première année de règne de Louis XVI. Le buste du souverain s’y profile en habit brodé et portant l’ordre du Saint-Esprit. Son grand-père, le Bien-Aimé, acceptait 32 240 € à deux reprises, une première fois sur un double louis «aux insignes», frappé à Bordeaux en 1716, et une seconde sur un louis «aux insignes» là encore et de la même année, mais de Perpignan. La bourse continuait à se délier et délivrait d’autres pépites, dont un ducat autrichien de 1715 (poids 3,4 g) montrant la figure en pied et cuirassée de l’empereur Charles VI (1711-1740). Les nuages gravés au revers n’altéraient pas les rayons du soleil, qui dardaient 55 352 €. Un saut dans le temps et l’on se retrouvait dans l’Égypte du dernier pharaon indépendant, Nectanébo II (359-343 av. J.-C.), avec un statère d’or (8,34 g) dont le cheval libre, dessiné à l’avers, galopait à 49 600 €.