À Nancy, le CNAP met à l’honneur le design expérimental, vu depuis l’atelier de fabrication. L’occasion de découvrir quelques trésors de cette collection discrète mais audacieuse, rattachée au ministère de la Culture.
En France, on fait surtout des musées «des arts décoratifs», rarement «du design», comme c’est souvent le cas chez nos voisins européens. À Bordeaux, Constance Rubini a récemment sollicité, à juste titre, une actualisation du nom de celui qu’elle dirige, mais fait pour l’instant figure d’exception. Académisme lexical ? Évidemment non. Il existe en revanche une tradition des métiers d’art assez enracinée pour continuer à influencer l’histoire du mobilier français. Inutile de rappeler les décennies d’industrialisation passées par là depuis l’après-guerre : dans l’imaginaire commun, une belle commode reste encore celle qui a été réalisée par un ébéniste dans les règles de l’art, qu’il soit Empire ou art nouveau. Alors, comment se projeter dans la modernité lorsqu’on porte l’héritage d’une école entière comme celle de Nancy ? Émile Gallé, Louis Majorelle… Tout est né ici, en 1894, dans cette galerie Poirel, qui accueille désormais une exposition, en collaboration avec le Centre national des arts plastiques (CNAP), déclinée en trois temps : après «Zones de confort» en 2015, place au «Grand Détournement», qui vient d’ouvrir ses portes.
"L’exposition entend adopter le point de vue du designer et remettre le procédé…
com.dsi.gazette.Article : 7726
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