À la tête du musée Toulouse-Lautrec depuis 1988, la conservatrice revient sur les missions d’un musée en région. Entre programmation et passion, rencontre sur les terres albigeoises.
Le Palazzo Reale de Milan consacre à Toulouse-Lautrec une vaste exposition. Comment est né ce projet ? Le choix d’une grande exposition Toulouse-Lautrec, la première consacrée au peintre français à Milan, est une initiative italienne. Nous avons décidé de travailler sur l’écriture de Toulouse-Lautrec et la façon dont il la forgeait en s’emparant à la fois de l’influence du japonisme mon sujet de recherche et de la photographie, un support qui se développe à la fin du XIX e siècle ; Toulouse-Lautrec maîtrise le médium, non qu’il soit photographe lui-même, mais il l’utilise comme une prise de notes plus rapide que le croquis. Plus novateur encore, il avait recours à la photographie comme support même d’expression, ce qui est montré dans l’exposition. On a très souvent dit que Toulouse-Lautrec rejetait son image. C’est vrai que nous ne connaissons qu’un seul autoportrait de lui conservé à Albi et prêté à Milan. Il s’est fait photographier, en revanche, toute sa vie : enfant, dans son milieu familial, mais aussi adulte en se mettant en scène, ou en inventant des mises en situation. On parlerait aujourd’hui…
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