Sous les crayons et les pinceaux des peintres de la Normandie, dont Boudin, Fouace ou Gernez, des visions estivales et des scènes intimistes rivalisaient à Bayeux.
Du grand chroniqueur de la vie élégante à Trouville, on proposait une aquarelle titrée Crinolines sur la plage (Normandie), et datée «1868». En quelques années, Eugène Boudin a découvert le potentiel esthétique des scènes du tourisme naissant. Parisiennes à la dernière mode, assises sur des chaises et s’abritant sous des ombrelles deviennent ses modèles préférés ; elles séduisent toujours les collectionneurs, et l’un d’entre eux offrait 9 204 € pour cette feuille caractéristique de son art subtil. Autre virtuose de la touche, Guillaume Fouace, qui travaillera sans relâche ses toiles dans une pâte dense. Originaire de la Manche, il rend souvent hommage aux produits de la terre, dans des compositions à l’éclairage très étudié. Il laissait ici une savoureuse Nature morte au lapin et à la bécasse, tachée d’ombre et de lumière, décrochée en échange de 8 260 €. Louis-Édouard Garrido avait fait du port de Saint-Vaast-la-Hougue l’un de ses motifs favoris ; on le retrouvait avec une toile pleine de savants reflets sur l’eau, appréciée pour 3 540 €. Paul-Élie Gernez, lui, a partagé son temps entre Paris et Honfleur, où il s’établira pour saisir l’atmosphère légère de l’estuaire de la Seine. À son actif également, de brillantes natures mortes, à l’image d’une Nature morte aux pommes brossée en 1915 ; elle était à vous pour 2 714 €.