Création pour la Scala de Milan

Otello a vaincu la marine turque en Méditerranée et assuré l’autorité vénitienne sur Chypre : cette fin heureuse est en fait le début de l’opéra composé par Giuseppe Verdi (1813-1901) et joué pour la première fois à la Scala en 1887. Iago, l’enseigne du général, mais surtout celui prêt à tout pour le détruire, lançait à Drouot son célèbre aria et recevait 135 240 € en récompense de sa trahison. Un résultat conséquent. Il faut dire que, ainsi que l’article de la Gazette no 14 du 12 avril, page 52 (voir l'article Shakespeare par Verdi), l’apprenait, les manuscrits de travail du célèbre compositeur auteur notamment de La Traviata, Aida ou encore Rigoletto sont rarissimes. Lorsqu’il donne Otello à Milan, sa gloire n’est plus à faire. Nabucco, créé pour la même scène en 1842, l’a propulsé au rang des plus respectés maestri italiens. À l’heure des revendications d’indépendance du peuple, les mots «liberté» et «patrie» vibrent avec plus de force encore, et personne ne doute un instant de son patriotisme il sera élu au parlement de Turin en 1861. Plus rien n’arrêtera alors son génie créatif. Fervent admirateur de William Shakespeare (1564-1616), il signe trois opéras directement inspirés du dramaturge anglais Otello, mais encore Macbeth et Falstaff mais ne parvient pas à produire une adaptation fidèle du Roi Lear, si grande est son exigence de respecter le texte initial. Les livres venaient en seconde partie. Pour le chapitre ancien, une unique édition de 1719 de l’ouvrage de Michael Bernhard Valentini (1657-1729) Viridarium reformatum, seu regnum vegetabile… se lisait à 9 390 €. Elle avait pour petit supplément d’atouts de provenir de la bibliothèque alsatique d’Alfred Birckel (1898-1993), chirurgien, homme de culture et féru défenseur du patrimoine alsacien. Quant à une version moderne du Don Quichotte de la Manche de Cervantès (1547-1617), illustrée de lithographies de Salvador Dalí (1904-1989) en 1957, elle se feuilletait à 6 260 €.