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Coup d’envoi pour la vente Aristophil

Publié le , par Vincent Noce

Le 20 décembre, à Drouot, Claude Aguttes ouvrira la vente inaugurale de la dispersion des collections de l’entreprise en faillite, proposant des œuvres littéraires majeures, mais aussi un important manuscrit médiéval ainsi que des pièces diverses et variées de cet énorme fond.

André Breton (1896-1966), Second Manifeste du surréalisme, manuscrits autographes... Coup d’envoi pour la vente Aristophil
André Breton (1896-1966), Second Manifeste du surréalisme, manuscrits autographes signés, épreuves corrigées et ensemble de documents autographes, 1928-1929.
Estimation : 1/1,2 M€
À l’occasion de la première vente de la liquidation du stock et des collections d’Aristophil, qui prendra une bonne demi-douzaine d’années (voir Gazette n° 40, page 30), les regards se tourneront en priorité vers les manuscrits de Sade et d’ André Breton , qui aurait bien voulu offrir une lecture surréaliste de son œuvre. Mais cette vente s’avère bien plus foisonnante. La découverte la plus saillante porte sur un manuscrit gothique, reprenant la biographie d’Alexandre le Grand par Quintus Curtius. Les Faiz et Conquestes d’Alexandre correspond à la traduction en français, réalisée par Vasque de Lucène, «translateur» de la cour de Bourgogne. Historiarum Alexandri Magni Libri demeure le seul texte qui nous soit resté de l’historien de l’Antiquité gréco-romaine, que les Français appellent Quinte-Curce, grâce à des retranscriptions fragmentaires dans 123 manuscrits médiévaux, dont un tiers dans cette version française.  Estimé de 300 000 à 500 000  €, ce manuscrit, en excellent état de conservation, comptant 262 feuillets sur papier et parchemin, est enluminé de seize grandes peintures en grisaille et semi-grisaille. «Son existence était connue des philologues, mais ils en ignoraient la localisation», lance l’experte de la vente Ariane Adeline. Ses recherches ont permis de retracer l’historique prestigieux de ce volume, qui était, selon elle, «très sommairement décrit dans la base de données d’Aristophil». Apparemment, aucune quête n’avait été conduite sur les armoiries et autres signes apparaissant sur la reliure, le frontispice et les pages de garde. En faisant remonter cet ouvrage à une commande de la famille de Clèves-Ravenstein, dans les…
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