Mercredi 27 juin à Drouot, la vente de Christophe Joron-Derem (M. Harnisch) prenait des couleurs avec la présentation, d’un coran copié par Mustafa al-uskudari en 1682. Rédigé dans la Turquie ottomane, ce manuscrit complet sur papier en écriture nashki de quinze lignes par page, avec filets d’encadrement dorés, était adjugé 21 692 €. De fait, bien après l’invention de l’imprimerie et, plus encore, après la solution trouvée au XVIe siècle par les imprimeurs français et italiens pour restituer typographiquement l’écriture arabe, la copie manuscrite de corans continue à prospérer dans le monde musulman. La corporation des copistes est puissante et influente, l’activité étant source de revenus importants ; par ailleurs, la transmission de la parole divine obéit à des règles strictes de vérification des textes, auxquelles la standardisation de l’imprimé ne correspondrait pas vraiment.