À Compiègne, le 17 novembre, quelques accents de musique baroque semblaient résonner, grâce à un instrument datant de cette période, riche en luthiers de génie. Un vénérable violoncelle, portant la mention à l’encre «1747», recelait aussi une précieuse étiquette mentionnant le nom de son géniteur, italien comme il se doit : Carlo Antonio Tononi. Ce dernier est probablement le fils de Carlo Tononi, installé à Bologne, puis à Venise depuis 1717. La première de ces cités était alors un centre important de production d’instruments à cordes, et également la ville du plus grand violoniste et compositeur du moment, Arcangelo Corelli. Par la suite, la cité des Doges prendra le relais pour s’affirmer comme capitale musicale de l’Italie, à travers les œuvres, entre autres, du «prêtre roux», Antonio Vivaldi. Fort de cette effervescence, Carlo Antonio Tononi fut l’un des meilleurs luthiers vénitiens entre 1728 et 1768. Son violoncelle se compose d’une table en épicéa, d’un fond d’éclisses en hêtre et en peuplier. Abrité dans un étui en bois noirci d’époque XIXe siècle, l’instrument était finalement emporté pour 40 920 €. Donnons un second instrument à cordes pour cette journée : un violoncelle «1/2», fabriqué au XIXe siècle, portant une étiquette apocryphe de Stradivarius, complété d’un archet en pernambouc et argent, qu’un mélomane adoptait en échange de 9 424 €. Changement radical d’époque et de style avec deux œuvres fragiles du grand Nicolas de Staël ; portant le titre «Avignon 1954», elles décrivent au feutre sur papier la ville papale. Provenant de la famille du peintre et écrivain André Ravaute qui les avait reçues de son compagnon de maquis et ami René Char , elles récoltaient respectivement 11 160 € et 8 680 €. Concluons sur un bijou de charme porté à 5 704 € : un bracelet art déco en platine et or gris composé de cinq maillons géométriques ajourés, sertis de diamants taille ancienne et de taille «8 x 8», chacun orné au centre d’un diamant demi-taille en serti clos, et calibrant environ 0,25 ct (poids brut 42 g).