Du 19 septembre 1870 au 28 janvier 1871, Paris est encerclé par les troupes allemandes et rapidement coupé du reste du pays. La population subit les bombardements et les rigueurs exceptionnelles d’un hiver où le mercure descend parfois jusqu’à 12°C. Le 30 décembre 1870, Castor et Pollux, les deux éléphants du Jardin des Plantes, sont sacrifiés et servis dans des restaurants de luxe, tout comme l’antilope et le chameau. Tout le monde n’est pas à la même enseigne, bien sûr… Côté communications, on voit flotter les boules de Moulins, de petites sphères en verre sortes de bulles d’eau contenant des dépêches , ou évoluer des plongeurs sur le fond de la Seine équipés de scaphandres, des chiens transportant des messages dans leurs colliers, des pigeons munis de microfilms et des faucons que les Allemands faisaient venir pour les combattre… Seul l’ambassadeur américain à Paris, Benjamin Washburne est autorisé par Jules Favre, ministre français des Affaires étrangères, et le chancelier Bismarck à faire passer ses valises diplomatiques à travers les lignes, en échange de la protection accordée aux ressortissants prussiens en France. Trente-neuf missives ainsi transportées ont été à ce jour recensées. Vingt-cinq appartiennent à des collections privées, dont sont issues les quinze composant ce lot. Si le terme de «valise diplomatique» désigne aujourd’hui le moyen de transport utilisé pour échanger différents objets sous couvert de l’immunité, tel ne fut pas toujours le cas. Notamment en 1870-1871, où quelques notables purent expédier et recevoir des plis.