La dispersion du contenu de la galerie À colin-maillard retraçait quarante années de passion, en presque 300 lots éclectiques qui surent ravir toutes les bourses.
Il trônait au centre du plafond de la galerie parisienne autrefois sise au 11, rue de Miromesnil. En fer forgé doré à la feuille, à douze bras de lumière sur deux niveaux et scintillant de plaquettes de cristaux taillés et guirlandes de perles, le lustre (h. 180 cm) turinois du début du XIXe siècle illuminait un nouvel intérieur moyennant 12 350 €. Tout aussi imposant, un surtout de table formant table de milieu (58,5 x 142 x 64 cm) en bronze ciselé et argenté et à fond miroir tripartite, reposant sur un piétement moderne en acier, partait à 6 760 €. Aux cimaises, les marines avaient la cote. Les acheteurs ont ainsi jeté leur dévolu sur La Reale entrant au port peinte au début du XVIIIe siècle dans l’entourage de l’Italien Charles-Léopold Grevenbroeck, emportée à 9 145 €. Le Parisien Marie Auguste Émile René Ménard, dit René Ménard (1861-1930), se distinguait quant à lui avec deux toiles : L’Enlèvement de Déjanire (50 x 73 cm) et Les Pyramides le matin (73 x 100 cm. Voir l'article Pierre-Jacques Chauveau, chasseur d’objets de la Gazette n° 16, page 40), acquises respectivement pour 2 990 et 6 500 €. Fervent admirateur des arts antiques, fils du directeur de la Gazette des Beaux-Arts, René Ménard fut un disciple de Bouguereau avant de fréquenter l’académie Julian en 1880. Grand voyageur – il visita l’Italie, la Grèce, le Maroc et l’Algérie, poussant jusqu’en Palestine –, il rapporta de ses périples nombre de croquis, dont une grande partie est conservée au musée du Louvre.