Cette toile du peintre lyonnais Émile Didier appartient à un ensemble d’œuvres provenant de la collection Hugues Taÿ. Ces dernières seront proposées sous la vigilance de l’expert Olivier Houg, qui a très bien connu le collectionneur et l’a souvent conseillé dans ses achats, dès les années 1980. Il témoigne d’ailleurs de la curiosité et de la grande culture d’Hugues Taÿ, mais aussi de ses choix opérés «avec intelligence et sensibilité, sans se soucier de l’évolution du marché». Ainsi sa préférence s’est-elle portée vers les artistes originaires de Lyon, bien sûr, mais surtout vers des tableaux originaux, aux styles modernes et variés. Avec Émile Didier, on se plonge dans une composition cubiste datée vers 1922. Il fut à l’époque l’un des fondateurs du groupe des ziniars, qui voulait promouvoir l’art moderne dans la capitale des Gaules, aux dépens de l’enseignement académique. Si Didier fut attiré par le cubisme, il a également réalisé de nombreux paysages teintés de fauvisme. Formé aux beaux-arts, il dirigeait un atelier de soierie et portait la double casquette de peintre-graveur. À ses côtés, dans cette collection, signalons la présence de Félix Ziem, avec une Scène nocturne à Venise (8 000/12 000 €), de Jean Seignemartin, avec une nature morte Bouquet de fleurs dans un vase polychrome sur une dalle (2 000/3 000 €), ou encore du peintre matiériste George Bouche, avec L’Assiette de melon (3 000/5 000 €).