La malice de Pierre-Paul Heckly portait chance à la dispersion de sa collection, marquée par les résultats des bronzes de Volti et de Petersen.
Pas moins de 95 % des lots de cette vente-fleuve, organisée sur deux jours pour disperser plus de six cents numéros, étaient vendus. Un succès en bonne partie dû à la personnalité de Pierre-Paul Heckly, architecte et marin émérite, grand collectionneur devant l’éternel, qui attirait les amateurs désireux d’emporter un peu de sa bonne humeur. Ses ensembles pléthoriques de briquets publicitaires, de boîtes de sardines et d’objets de vitrine classés par thématiques trouvaient ainsi preneur, tandis que les bronzes et les tableaux obtenaient les meilleurs résultats. Les premiers se faisaient essentiellement remarquer le dimanche, emmenés par les 87 500 € recueillis par La Femme de Tours d’Antoniucci Volti, une fonte imposante (60 x 150 cm) réalisée par Susse Frères (voir l'article Pierre-Paul Heckly, la passion des objets de la Gazette n° 19, page 105). La sculpture animalière, bien représentée, était également très appréciée. Le Petit Hippopotame d’Armand Petersen quittait ainsi lui aussi le jardin de la maison Heckly, à plus du quadruple de son estimation. Ce bronze correspond au premier état du plâtre de 1928, dont les épreuves sont sans cachet et ont été exposées l’année même au IIe Salon des animaliers. L’image de la femme, également bien présente chez le collectionneur, était aussi évoquée par une Maternité de Baltasar Lobo Casuero, qui séduisait pour 11 250 €. La veille, la peinture était à l’honneur. Attendue au plus haut à 8 000 €, la Paysanne bretonne attablée peinte par Marius Borgeaud en 1919 se voyait décrochée pour 19 375 €. Un succès similaire attendait une école italienne des années 1800 exécutée d’après Canaletto, une Vue de la piazza San Marco emportée pour 17 500 €.