Au cœur de cet ensemble choisi qui a totalisé 263 956 €, ce sont des textes fort anciens, puisque datant du premier quart du XIIIe siècle (vers 1220), qui décrochaient la palme à 72 500 €, déboursés par la Bibliothèque nationale de France dans le cadre d’une préemption… Il s’agit des seize fameux fragments manuscrits de différents formats (en moyenne, feuillets de 28 x 20 cm), provenant d’un même codex composé de quatre œuvres majeures de Chrétien de Troyes (voir l'article Chrétien de Troyes dans le texte de la Gazette n° 14, page 108). L’art de cet auteur de romans de chevalerie, ayant vécu entre 1135 et 1183 environ, est illustré ici par des parties d’Érec et Énide, Cligès ou la Fausse Morte, Yvain ou le Chevalier au lion et Perceval ou le Conte du Graal. Connu sous le nom de «Manuscrit d’Annonay», cet ensemble unique de feuillets médiévaux sur parchemin a été découvert en 1933, réutilisé dans les reliures des registres d’une étude notariale… Place aux fastes du second Empire avec le lot suivant : un album de photographies par Gustave Le Gray et intitulé Souvenirs du camp de Châlons, composé en 1857 (voir Gazette n° 13, page 28). Ce recueil offert par Napoléon III au général Camou contient trente-quatre épreuves albuminées d’époque d’après des négatifs au collodion humide, qui portent un cachet du photographe. On peut y détailler les grandes manœuvres, les bivouacs des zouaves ou les portraits des généraux présents… Bien des atouts qui ont suscité un résultat de 42 500 €. Pour rester dans cette histoire fascinante des débuts de la photographie, on s’intéressait ensuite à une étonnante planche (34 x 26,5 cm) comprenant une héliographie de 1826, tirée de l’ouvrage de Louis-Désiré Blanquart-Evrard (1802-1872), La Photographie, ses origines, ses progrès, ses transformations (L. Danel à Lille, 1870). Elle inscrivait 25 625 €.