Cette photographie un tirage argentique postérieur, d’après un cliché de juin 1960 exprime le travail de Peter Beard (né en 1938), observateur attentif et clairvoyant. Celle-ci ne met en scène que deux guépards en chasse dans le désert de Taru, au Kenya, la présence humaine étant reléguée tout à fait dans le coin en bas à droite deux enfants noirs et un homme blanc identifiés. En revanche, on y retrouve les traces de sang, les collages une peau de serpent , une empreinte de main, de l’aquarelle et un texte emprunté à Karen Blixen (1885-1962) et écrit par le photographe, tous éléments rapportés qui font sa signature. Comme la romancière danoise son amie proche , Beard a laissé son cœur en Afrique et, avec ses photographies, a pu être le témoin de l’évolution du continent et d’un désastre écologique annoncé. Militant convaincu, en mettant en scène des mannequins de renommée mondiale auprès de grands herbivores, alors que d’autres agonisaient du fait de la destruction de leur monde naturel, il a su attirer l’attention du plus grand nombre et porter un message. Reproduit dans son ouvrage La Fin d’un monde (The End of The Game), paru en 1968 et objet d’une édition spéciale pour son 50e anniversaire chez Taschen, ce cliché recevait 61 440 €.