Éclectique, anticonventionnelle, défricheuse… Telle est cette galeriste et collectionneuse, qui a milité sa vie durant pour un décloisonnement des catégories artistiques et une internationalisation du regard.
Il lui a fallu une sacrée indépendance d’esprit et une conviction qui frise l’insolence pour défricher un territoire artistique auquel si peu s’intéressaient, la création à la marge – où se rejoignent arts populaire, brut et naïf –, et surtout de l’avoir mise sur un pied d’égalité avec une expression plus officielle et reconnue du sérail. «Ardente partisane d’un art sans frontières, elle a successivement fait se rencontrer l’avant-garde brésilienne et la nouvelle figuration française, des Hollandais du mouvement CoBrA et des peintres autodidactes venus des confins du Brésil, du Maroc ou de la Tunisie, des artistes marginaux ou “singuliers” et des figures majeures du monde de l’art», résume Raphaël Koenig dans le premier livre consacré à Cérès Franco, cette femme qui a été à la fois critique d’art, commissaire d’exposition, collectionneuse et galeriste.
Eli Malvina Heil (1929-2017), Propriété explosive , 1967, huile et acrylique sur toile. © Alain Machelidon
Repenser la modernité Si le rapprochement entre les genres semble aujourd’hui acquis, grâce à des propositions s’inscrivant dans le sillage de Harald Szeemann – qui confrontait les dessins délirants d’Adolf Wölfli aux…
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