Réalisé en France au XVIe, ce casse-noisettes, en bois, appartient aux modèles les plus anciens conservés à ce jour.
Très décoratif et anthropomorphe, ce modèle est apparu au XIVe siècle. Le personnage, à la chevelure tombante, est coiffé d’un bonnet fleuri et tient des noisettes dans ses mains. Cet homme, sans aucun doute aisé, pourrait être un clerc ou un homme d’Église. L’objet présente également une rare inscription à son dos, «fait par Charles Préclin». L’invention de cet outil de la vie quotidienne, indispensable pour ouvrir les fruits à coque, qui serviront à produire de l’huile servant à la conservation des aliments dans les régions comme le nord de la France, où les olives ne poussent pas , remonterait à l’Antiquité. Léonard de Vinci en aurait perfectionné la conception et le système. Au fil des siècles, l’aspect fonctionnel se marie à des intentions plus esthétiques. Ainsi naîtront de drôles de personnages comme celui décrit, en 1830, dans le dictionnaire des frères Grimm, comme un «petit homme difforme, dans la bouche duquel les noisettes sont cassées, au moyen d’un levier ou d’une vis». Leur fabrication connut son apogée au XVIIIe, notamment dans le nord de l’Italie et dans le sud de la Bavière, où ces objets devinrent même des jouets tournés en bois, caricaturant des gendarmes ou des hussards, offerts aux enfants. Témoignages d’une culture populaire disparue, ces modèles anciens ont laissé place, en raison de la taille plus grande des variété récentes de noisettes, à d’autres, en forme de pince.