Durant sa période parisienne, entre 1926 et 1933, Alexander Calder, installé à Montparnasse, fréquente tous les artistes d’avant-garde, en tête desquels les surréalistes Marcel Duchamp, Man Ray ou Jean Cocteau. Ce dessin à l’encre inédit est un exemple de cette influence majeure dans la carrière de l’artiste, qui lui permit de créer une œuvre plus complexe, d’élargir son imaginaire. Cette figure primaire semble lancée dans une marche folle. Avec ses formes rondes, organiques, elle marque le rejet, chez son auteur, de la géométrie, au profit d’un style biomorphique proche de celui de Jean Arp ou Paul Klee, mais aussi de signes évoquant Miró, ou Mondrian. D’ailleurs, la visite de l’atelier parisien de ce dernier en 1930 fut un déclencheur, comme l’expliqua l’artiste : «Et maintenant, à 32 ans, je voulais peindre et travailler dans l’abstrait.» Un moment clé pour cet Américain, ingénieur de formation, qui débute sa carrière française par son célèbre Cirque composé de personnages en fil de fer. Ces simples jouets pour enfants s’animent entre ses mains expertes et offrent un spectacle unique. Influencé par le surréalisme et l’abstraction, il va faire évoluer son vocabulaire artistique, basé sur un univers ludique et éminemment technique, pour donner naissance à ses mythiques «Mobiles», traitant de ses thèmes favoris : le mouvement, l’équilibre et la dissymétrie.