Lors d’une vacation placée sous le signe de l’Asie, un rare brûle-parfums chinois en bronze, datant de la fin du XVIIe siècle, remportait la palme d’or, avec 71 250 €. D’or justement, il en était bien question, car l’objet portait un subtil décor dit golden splash : il s’agit en fait, d’une application de feuilles du précieux métal, disposées en taches irrégulières. L’objet, comme éclaboussé, présentait une forme archaïsante très géométrique, ce que confirmait d’ailleurs une signature «archaïque» sur le fond ; tout comme son ornementation, constituée de huit personnages célèbres des dynasties Song et Ming, avec leurs noms également gravés. On pouvait aussi se contenter d’un brûle-parfums en bronze patiné, à hauteur de 20 000 €. Il avait vu le jour au début du XIXe siècle ; monté sur piédouche, avec deux prises à têtes en forme de dragons stylisés, il arborait une signature à quatre lettres sous la base, «Kazo Sochin». Plus ancien, car du XVIIIe siècle, nous venait pour 27 500 € un pot à pinceaux en bambou à deux compartiments, à décor sculpté de sapins sur un grand rocher, et de trois lettrés sur une terrasse. Il portait la signature «Zhi Pan Shi» (ou «Wu Zhi Pan») à l’arrière. Du côté des jades, un charmant animal archaïsant, et datant des alentours de 1900, remportait 46 250 €. La sculpture à l’allure de camélidé, en jade jaune, portait un petit vase pouvant former bougeoir, et s’agrémentait de motifs gravés, de style tout aussi archaïque. Concluons ce tour d’horizon par un objet emblématique de la Chine de jadis : une pipe à opium en ivoire, imitant la forme du bambou, à décor d’une grenouille sculptée en relief, et à garniture en bronze doré ciselé, repoussé et gravé. Sur celle-ci, un symbole impérial, et une inscription à quatre lettres : «Printemps, richesse, paix, dieu», dans un entourage de cinq chauves-souris stylisées. Fabriquée vers 1830, elle était achetée pour 16 250 €.