André Brasilier a éveillé l’intérêt des amateurs avec cette scène de course hippique de 1962, véritable concentré des diverses influences qui ont nourri sa longue carrière.
Assez peu représentées sur le marché français, les œuvres d’André Brasilier se vendent en nombre croissant aussi bien à New York qu’à Hong Kong, et en multipliant généralement leurs mises à prix. Le 19 mai, l’étude Le Floc’h s’est fait l’écho de ce succès, en adjugeant à 23 750 € ce Champ de course qu’elle proposait entre 15 000 et 17 000 €. Né en 1929 dans le Maine-et-Loire d’un père symboliste proche des Nabis, André Brasilier suit un parcours académique exemplaire, de l’École nationale des beaux-arts à la villa Médicis, d’une bourse de la fondation Florence Blumenthal, en 1952, au grand prix de Rome de peinture l’année suivante. S’ensuivent de multiples expositions monographiques et rétrospectives, du musée Picasso à Antibes au château de Chenonceau, en passant par l’Opera Gallery de Londres et le musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg, où il est le seul artiste, avec Pablo Picasso, à avoir connu l’honneur d’être exposé de son vivant. Ami de Marc Chagall son «père spirituel», dit-il , il fréquente Picasso, Françoise Gilot ou Bernard Buffet. Les chevaux sont l’un de ses thèmes de prédilection. Des «créatures attachantes par leur vie, leur dynamisme», précise-t-il lui-même. Il les esquisse à peine, figurant leurs silhouettes à l’aide d’une palette de couleurs vives, qui place son œuvre entre fauvisme et symbolisme.