La peinture de l'artiste français est volontairement paradoxale : c’est précisément ce qui la rend passionnante, aussi bien d’un point de vue intellectuel que sensible. Intitulée, avec beaucoup d’humour, « Les choses que j’ai vues », sa 9e exposition à la galerie Perrotin, à Paris, en est une magnifique démonstration.
Cette exposition en est une nouvelle fois la preuve : vous avez toujours travaillé par séries. Pourquoi ? D’une part, je ne suis pas bon dans les peintures uniques : j’ai besoin de me chauffer et d’expérimenter sur plusieurs tableaux similaires. D’autre part, me concentrer sur une série me permet de lui trouver une fin et une issue. La répétition m’offre en effet la possibilité de préciser ce que je veux faire et, en même temps, d’ouvrir une porte de sortie pour amorcer la série suivante.
Justement, comment s’enchaînent ces séries ? Comment passez-vous de l’une à l’autre ? C’est un mystère total ! Dans l’exposition chez Emmanuel Perrotin, il y a par exemple des éléments de tableaux provenant de séries précédentes. Certains fragments peuvent ainsi me fournir un outil pour passer d'une série à l’autre. Mais c’est une question à laquelle j’ai du mal à répondre parce que je ne veux pas être trop littéral. Je trouve qu’il est très difficile d’avoir des certitudes en ce moment, pas seulement en peinture mais aussi politiquement et socialement. Et je pense que mon travail est à l’image…
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