Les doux camaïeux du cristal de roche, des diamants et des perles fines faisaient recette grâce à Suzanne Belperron, dont les pendants d’oreilles étaient bataillés à plus de dix fois leur estimation. La créatrice est réputée pour ses associations de pierres précieuses et de matériaux plus modestes et inusités en joaillerie, aux qualités décoratives sublimées par la délicatesse du façonnage. Le cristal de roche, dont ce résultat témoigne du regain d’intérêt, a connu de multiples usages depuis l’Antiquité. Transparent, au point qu’on l’a cru composé d’eau solidifiée dans les anfractuosités des cimes les plus inaccessibles son nom vient du grec krystallos, «glace» , ce quartz incolore peut être légèrement teinté de jaune ou fumé. Des inclusions animent parfois son eau pure et il peut également être givré. Ce dernier aspect a particulièrement inspiré les créateurs modernes. Un travail bien plus classique était imaginé par la créatrice de bijoux en 1946 : une broche «feuilles» en platine et or gris, sertie de diamants, dont la commande a été retrouvée dans ses archives par Olivier Baroin. De quoi attiser à nouveau les enchères, jusqu’à 45 900 € pour une estimation haute de 8 000 €. La seconde place du podium était occupée, à 58 650 €, par un diamant taille émeraude de 10,7 ct jaune très clair N-R et pureté SI1 monté en bague entre deux diamants baguette. La parure XIXe à l’effigie de Pocahantas restait dans son écrin.