La vente vannetaise jouait les contrastes, mettant en regard bronzes du sculpteur animalier contemporain et représentations de l’éternel féminin, sacré ou profane, de deux peintres du XXe siècle.
Le plus célèbre, Moïse Kisling, signait en 1947, un Portrait de jeune femme, une huile sur toile traitée dans un coloris de sanguine, achetée 18 600 €. Dans cette œuvre monochrome (répertoriée sous le n° 223 dans le Catalogue raisonné de l’artiste rédigé par Jean Kisling) passaient des accents léonardesques, célébrant un visage juvénile et sensuel. Bien différente était la chaste expression de La Fille du roi Arthur, exécutée à la gouache par Ernest Guérin (voir l'article La légende du roi Arthur revisitée de la Gazette n° 28, page 86). Dans un esprit emprunté à Fra Angelico, l’artiste au style archaïsant la représente sous les traits d’une sainte, s’appropriant ainsi 7 936 €. Côté savane, on retrouvait José Maria David, et son bestiaire puissant, avec un Rhinocéros en bronze, numéroté «3/8», signé sur la patte arrière, par le fondeur Chapon. D’une longueur de 100 cm, l’animal pouvait prétendre à ces 19 344 €. Tandis qu’un Lion marchant en bronze du même (122 cm cette fois), numéroté EA 1/4, et également signé sur la patte arrière, était apprivoisé pour 18 600 €. D’un exotisme plus fragile, un ensemble en porcelaine de Meissen de la fin du XIXe siècle (deux salerons et un présentoir) se présentait sous la forme d’éléphants et leurs cornacs, et emportait 9 920 €. Quant à la paire de panneaux d’Abraham Hondius dépeignant des Chiens attaquant un faisan et des Chiens attaquant un cygne – dont l’un de 1667 –, elle inscrivait 8 680 €.