Les visiteurs du premier musée Maillol ouvert en 1995, et avant sa complète rénovation se souviennent de la salle du premier étage, présentant la collection de peintures naïves de Dina Vierny. Des œuvres de Camille Bombois (1883-1970), Séraphine de Senlis (1864-1942) et André Bauchant (1873-1958) y étaient notamment accrochées. La muse avait une prédilection pour ces artistes, véritables Primitifs modernes, et leur ouvrait régulièrement les cimaises en lattes de bois tressées, dessinées par Auguste Perret, de sa galerie de la rue Jacob. De Bauchant dont elle publiera le catalogue raisonné en 1994 et provenant de celle-ci, une Marine (reproduite ci-contre), brossée vers 1950, était ici présentée et prenait le large pour 3 500 €. Au chapitre des naïfs, la dispersion comprenait également un Bombois, un Étang animé (17,5 x 22,5 cm) dépeint sur panneau ne venant pas de chez Dina Vierny, qui se décrochait à 3 125 € et, pour représenter l’art brut, une encre de Chine de Gaston Chaissac (1910-1964), sur laquelle on voyait un personnage dessiné en traits et en mots annoncer : «Honorez de votre clientelle l’épicerie Andrée Villeneuve du petit brochet». La délicatesse de celui qui, conjointement à la peinture, développa une œuvre épistolaire affirmant «Je ne me dis pas artiste, je ne me dis pas poète, mais je me sens artiste, je me sens poète» était reconnue à 4 750 €.