L’antique cheval Pégase, et son compagnon Bellérophon, ont atteint le firmament des enchères.
Initialement annoncé comme une sculpture italienne du XVIe siècle et présenté entre 5 000 et 8 000 € (voir l'article Pégase et Bellérophon de la Gazette n° 23, page 166), ce bas-relief focalisait l’attention des particuliers comme du marché, en témoignent les 305 040 € obtenus. La bataille était rude pour acquérir ce marbre, dont la qualité d’exécution, la beauté du modelé des anatomies et le raffinement des détails, notamment au niveau des ailes de Pégase et de sa queue tourbillonnante, donnent du poids à l’hypothèse de son origine antique. Le succès du cheval ailé, l’une des créatures les plus séduisantes de l’Antiquité, n’a jamais faibli. Il a en effet été constamment représenté, des céramiques du VIIe siècle av. J.-C. jusqu’à la toile peinte par Gustave Moreau vers 1891 – conservée au musée d’Orsay –, où il protège de son aile Le Poète voyageur. Allégorie de l’immortalité de l’âme, symbole d’inspiration poétique et emblème d’une constellation, il est également lié au désir de conquête et aux affrontements victorieux. C’est en effet grâce à lui que Persée délivre Andromède, attachée à un rocher pour être dévorée par un monstre marin, et que Bellérophon est vainqueur de la Chimère à queue de serpent, corps de chèvre et tête de lion crachant du feu. Si Pégase élève l’homme vers la gloire, et devient ainsi largement représenté à la Renaissance pour évoquer la Renommée, il ne tient qu’à ce dernier d’en être digne en refusant d’écouter son orgueil : en voulant gagner les cieux, Bellérophon ne réussit qu’à être précipité sur terre. La sainteté de Jean le garde d’une telle ubris. L’apôtre a été représenté par Niccolo di Pietro Gerini se découpant sur un fond or matérialisant la lumière divine, dans un panneau se terminant en forme ovigale, gratifié de 18 476 €. L’artiste, actif à Florence, Prato et Pise entre 1360 et le début du XVe siècle, a été très influencé par l’art de Giotto.