Gazette Drouot logo print

Barthélemy, saint, apôtre et martyr

Publié le , par Claire Papon et Anne Foster
Vente le 24 mai 2019 - 14:00 (CEST) - Salle 1-7 - Hôtel Drouot - 75009

Au XVIe siècle, le Maître de Moguer a peint cet éclatant saint victorieux du mal dans la lignée d’Alejo Fernández, peintre à Cordoue, puis à Séville.

Séville, début du XVIe siècle, Maître de Moguer (Maestro Mauguer), Saint Barthélemy... Barthélemy, saint, apôtre et martyr
Séville, début du XVIe siècle, Maître de Moguer (Maestro Mauguer), Saint Barthélemy tenant un dragon enchaîné, huile sur panneau de sapin, 117 92 cm.
Estimation : 8 000/10 000 

Le visage auréolé, serein, la chevelure aux abondantes boucles noires et la barbe longue, Barthélemy est assis sur un trône monumental en marbre blanc et or, aux pilastres à décor végétal, différent de chaque côté ; une tenture noire mouchetée d’or recouvre le dossier, donnant de la profondeur à la composition. Le saint, revêtu d’une robe d’un rouge éclatant, laissant paraître des revers de manches vert sombre, et d’un manteau blanc crème, tient d’une main un couteau, symbole de son martyre, l’autre étant posée sur un livre, très probablement le Nouveau Testament. Autour de ses doigts, les anneaux de la chaîne retenant le dragon, renversé sur le dos, rappellent sa victoire sur la maladie et l’esprit du mal, telle que rapportée dans La Légende dorée de Jacques de Voragine. Malgré le monstre à la gueule ouverte sur des crocs acérés et aux pattes équipées de griffes bleues, la scène est paisible. Le trône inspiré de la Renaissance italienne est campé dans un paysage bucolique, des iris fleurissent devant un muret ; un paysage de bosquets et de lacs est dominé par un ciel bleu, où courent de lourds nuages. Selon la tradition, Barthélemy serait l’évangélisateur des Indes et aurait été tué et dépecé en Arménie. Il est vénéré comme patron des métiers liés au travail du cuir. Mentionné dans toutes les listes des douze apôtres  parfois sous le nom de Nathanaël , il n’apparaît ni dans les Évangiles ni dans les Actes des Apôtres. Le Maître de Moguer, peintre dans l’atelier d’Alejo Fernández  l’un des principaux représentants de l’école andalouse associant les peintures flamande et italienne , a été révélé en 1939 par l’historien de l’art Diego Angulo Iñiguez, qui lui attribue La Cène peinte pour le réfectoire du couvent de Santa Clara de Moguer (Huelva), d’où provient son nom de convention. Son œuvre est ensuite étudiée par Chandler Rathfon Post dans le volume X de son History of Spanish Painting, The Early Renaissance in Andalusia (1950), qui enrichit notamment son corpus de deux autres effigies de saint Barthélemy, l’un, compagnon de saint Michel, également à Santa Clara de Moguer, l’autre appartenant à la collection Lezama Leguizamón de Bilbao.

Lire les articles liés à la vente
Gazette Drouot
Bienvenue, La Gazette Drouot vous offre 2 articles.
Il vous reste 1 article(s) à lire.
Je m'abonne