Voilà une cause qui mettait tout le monde d’accord. Autant le bouquet de fleurs de Jeff Koons sème le vent de la discorde sur son passage, autant ce ballon-cœur lâché, d’un rouge incandescent et palpitant, faisait l’unanimité. Son auteur : Banksy (né en 1974), l’artiste qui a fait des murs son support de prédilection et porté le street art au rang des classiques du tout nouveau XXIe siècle. Cette sérigraphie de 2004 hors édition, Girl with Balloon, reprise de l’une de ses icônes peintes au pochoir à Londres (voir Gazette n° 12 du 23 mars page 62), participait à cette vente, et sa propriétaire qui l’avait reçue en cadeau de l’artiste avait indiqué vouloir reverser une partie de la somme adjugée au bénéfice de l’association internationale de défense des enfants DCI-Palestine. Le ballon partant loin dans le ciel, à 104 000 € exactement, la générosité était récompensée. Et ce au moment même où l’Institut du monde arabe ouvrait le second volet de son exposition-projet, «Pour un musée en Palestine» (jusqu’au 13 mai). Une nouvelle édition sous-titrée «Nous aussi nous aimons l’art…», qui relate l’avancée de l’entreprise et montre les œuvres données par une cinquantaine d’artistes européens et arabes.