Sonate postimpressionniste à Toulouse, avec trois remarquables toiles composées par le chantre de Gerberoy et celui de Cailhau.
C’est un parfait exemple de l’art infiniment poétique d’Henri Le Sidaner qui a remporté la bataille pour la première place : Les Volets clos. Clair de lune. Gerberoy, qui enlevait ces 45 648 € (voir l'article Lumineux Le Sidaner de la Gazette n° 34, page 120). Dépassant très largement son estimation haute de 12 000 €, la scène nocturne, fixée sur toile en 1932 (54 x 65 cm), représente la façade de la maison de l’artiste dans ce village authentique de l’Oise. À cette bonne enchère, n’est pas étranger un pedigree bien fourni… Acquise par le docteur Charles Péneaud de Concarneau, puis passée dans sa descendance, l’œuvre a été vue dans de nombreux accrochages, tel celui de mars 1934 à la galerie Charpentier, à Paris. Par ailleurs, le Clair de lune est naturellement répertorié et illustré sous le n° 722 dans l’ouvrage de référence Le Sidaner, l’œuvre peint et gravé, par Yann Farinaux-Le Sidaner (1989). Un second tableau de l’artiste, se jouant toujours des éclairages du soir, a inscrit 22 824 € ; il s’agit d’une huile sur panneau titrée Nocturne, fenêtre éclairée (27 x 35 cm). Précisons encore que le tableau provenait lui aussi de la collection Péneaud. Direction le grand sud avec le peintre travaillant tout près de Carcassonne au début du XXe siècle : Achille Laugé. De lui, une nature morte caractéristique par son divisionnisme si particulier était à portée, en échange de 21 556 €. Mettant en scène une Corbeille de pivoines (46 x 55 cm), elle porte un cachet du peintre et date des alentours de 1910. Quant à son paysage champêtre, il s’inspirait, une fois de plus, de ceux étudiés autour de son village de résidence : Meules, près de Cailhau (54 x 73 cm). Inscrite «1919», l’œuvre est passée par la galerie Chappe de Toulouse, avant de décrocher ici 18 125 €. Comme le tableau précédent, elle s’accompagne d’un certificat de Nicole Tamburini.