Le diable ouvrait le bal ! Figuré à trois reprises par le Bolonais et maniériste Bartolomeo Passarotti (1529-1592), sur un dessin à la plume et encre brune (Trois têtes diaboliques, 38 x 23,5 cm), il recevait 25 600 € et lançait la ronde des tentations. Le musée national et domaine du château de Pau se prenait au jeu mais avec sagesse, préemptant pour 33 280 € une pièce de choix (reproduite ci-contre). Ce projet de décoration de plafond, aux armes de Marie de Médicis, était destiné à la chambre d’apparat ou à l’antichambre de l’appartement de la régente au palais du Luxembourg. Cette feuille, exécutée vers 1622-1623 et attribuée à Nicolas Duchesne (actif à Paris au début du XVIIe siècle) – directeur de ce chantier entre 1620 et 1625 –, est, avec deux autres œuvres sur papier conservées au Nationalmuseum de Stockholm, l’un des trois seuls témoignages iconographiques connus de cette somptueuse réalisation décorative dont toute l’Europe s’était fait l’écho. En outre, celui-ci est le seul qui soit rehaussé d’un «rouge glacé», décrit d’ailleurs par l’aumônier de la reine-mère, Claude Maugis, dans un rapport à Richelieu, et celui qui présente le plus d’éléments symboliques. Et puisqu’il est question de tentation, impossible de pas évoquer la première à y avoir cédé, celle par qui tout a commencé ou s’est terminé, c’est selon ! Ève, évidemment. Pastellisée en 1901 par Edgard Maxence (1871-1954), la jeune femme au profil d’une blancheur poudrée, se détachant sur un enchevêtrement coloré (43,5 x 30,5 cm), faisait une apparition remarquée cette fois de 32 000 €.