Augustin Lesage et Victor Simon, figures majeures de l’art médiumnique

Intitulée Cosmogonie. La Terre, une imposante toile (239 x 290 cm) ouvrait une fenêtre sur l’univers étrange de Victor Simon, et doublait son estimation maximale en s’envolant à 131 250 €. L’homme, natif du Nord minier, est d’abord comptable puis commerçant ; mais après avoir reçu un message de l’au-delà, il se met à peindre de grands formats qu’il commence à exposer au Salon des indépendants de 1935. Il reçoit alors les conseils du maître en la matière, Augustin Lesage, qui vit et travaille dans la même région. Devenu le président d’honneur du Cercle de Spiritualisme expérimental et scientifique de Paris en 1947, il s’appuie sur ses expériences personnelles pour réaliser ce type de composition, où apparaissent des figures christiques mêlées à des éléments d’autres religions, du judaïsme à l’hindouisme. Étonnamment, la technique de Simon se rapproche de celle du pointillisme : les touches de couleur serrées y font vibrer motifs et figures souvent hermétiques, qui recouvrent entièrement la surface de la toile. Notre tableau, réalisé en 1955, a appartenu au triptyque Cosmogonie, démembré depuis, et dont le musée d’art moderne de Lille Métropole possède un panneau. Quant à Lesage lui-même, il était représenté par une Composition médiumnique des alentours de 1944, qui enchantait ses admirateurs pour 56 250 €. Comme beaucoup de ses œuvres, celle-ci a pu être exécutée sur les indications de guides spirituels invisibles, évoqués souvent par l’artiste. Dans tous les cas, elle est bien répertoriée dans l’ouvrage consacré au peintre par Annick Notter et Didier Derœux (éditions Philippe Sers, 1989, page 163). En revanche, l’Autoportrait de Yan Pei-Ming n’a pas trouvé preneur.