Roulez carrosses ! La montre de carrosse nous parle d’une époque où le temps était mesuré. Le musée d’Arras lui avait consacré une exposition au printemps 2013, et ce n’était que justice tant ce raffiné objet d’horlogerie, né au XVIIe siècle et développé au XVIIIe, était indispensable à tout voyageur sur les routes de France qui se respectait auparavant, il devait pour connaître l’heure attendre d’arriver dans une cité et y interroger le clocher. Sa particularité ? Suspendue à un crochet, elle sonnait le «passage», jolie expression pour désigner les heures, ce qui était une rareté alors. Celle-ci, en laiton doré gravé en léger relief de fleurs et de feuillages, contenait de plus un réveil petit outil des plus utiles tant les tressauts de la voiture étaient propices au sommeil. Deux atouts qui l’ont amenée à trotter à 37 500 €. Elle est signée «Antoine Dagonneau A Grenoble». On sait de lui qu’il travaillait dans cette ville dans les années 1630 où il fut reçu maître en 1634 et qu’il était protestant, ce qui le conduisit en carrosse ? , lui et sa nombreuse descendance, à se réfugier à Genève en 1657, où il put sans souci poursuivre son activité, tant la Suisse était friande d’artisans horlogers.