Le parcours s’ouvre symboliquement par la mise en regard d’une toile de Camille Pissarro, La Moisson, et d’un tableau de Paul Gauguin, La Fenaison en Bretagne, rappelant l’influence de l’impressionnisme dans les premières années de la carrière du maître de Pont-Aven. Dans son sillage, nombre d’artistes présents en Bretagne vont s’intéresser au synthétisme, l’esthétique nouvelle, cloisonniste et empreinte d’un certain symbolisme, mise au point par Paul Gauguin, Émile Bernard et Paul Sérusier. D’autres, au contraire, continueront à peindre dans une veine impressionniste, s’appliquant à traduire les effets atmosphériques d’une touche fragmentée. Riche de prêts du musée des beaux-arts de Reims, du Petit Palais de Genève, de la ville du Croisic, du musée d’Orsay et de collectionneurs privés, l’exposition s’intéresse à cette seconde catégorie de peintres, en mettant principalement à l’honneur quatre personnalités : Gustave Loiseau (1865-1935), Maxime Maufra (1861-1918), dont l’Effet de neige au bord de la mer en Bretagne n’est pas sans rappeler La Pie de Claude Monet, Henry Moret (1856-1913) et Ferdinand Loyen du Puigaudeau (1864-1930). Ce dernier est la révélation du parcours. Fascinants, ses tableaux nocturnes calvaires et manoirs sous la lune, manèges et fêtes foraines apportent une respiration au milieu d’un accrochage de près de quatre-vingt-dix œuvres, qui fait la part belle aux paysages maritimes de Quiberon, Doëlan, Groix ou Belle-Isle, entre 1885 et le milieu des années 1910.