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Au château de Chantilly, La Joconde nue à l’épreuve de la science

Publié le , par Vincent Noce

Il semblerait qu’elle porte mal son nom, cette jeune femme qui ressemble plutôt à une Vénus antique… Mais elle pourrait être de la main de Léonard de Vinci, à l’instar de Monna Lisa.

Léonard de Vinci (?), Vénus ?, dite la Joconde nue, carboncino et blanc de plomb... Au château de Chantilly, La Joconde nue à l’épreuve de la science
Léonard de Vinci (?), Vénus ?, dite la Joconde nue, carboncino et blanc de plomb sur papier, piqué pour le report, 74,8 56 cm, musée Condé, Chantilly.
© RMN-Grand Palais (domaine de Chantilly)/Gérard Blot
L a Joconde nue est le fantasme par excellence de l’histoire de l’art. De toute la collection réunie avec tant d’inspiration par le duc d’Aumale   l’une des plus belles de France  , c’est peut-être cette esquisse qui a fait couler le plus d’encre, suscitant un nombre appréciable de disputes, d’attributions hasardeuses et d’inventions plus ou moins salaces sur le personnage représenté. On trouve «tout et son contraire» dans cette abondante littérature, observe Mathieu Deldicque, conservateur du patrimoine au musée Condé, où l’œuvre se retrouve confrontée à une trentaine de copies, variantes et dérivations. Paradoxalement, ce dessin qui a tant excité les passions depuis cent cinquante ans n’a jamais fait l’objet d’une étude scientifique. Pour la première fois, il a subi durant plus d’un mois, ce printemps, tous les examens possibles au Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF), dont l’analyse semble contredire les spéculations rendues par les grands connaisseurs au long du XX e   siècle. Le sculpteur et collectionneur Henry de Triqueti en avait conseillé l’acquisition en 1862 au duc d’Aumale dans des circonstances non éclaircies, auprès d’un certain M.  Thibaut qui l’aurait acheté à Rome quinze ans plus tôt dans lequel Carole Blumenfeld croit pouvoir deviner William Thibaud,…
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