La partie était donc emportée – comme annoncé page 48 de la Gazette n° 12 (voir l'article Faites vos jeux avec Adam Weisweiler ! de la Gazette n° 12, page 48) – par cet original modèle de table à jeu en acajou attribué à Adam Weisweiler. Du maître d’origine allemande, très en vue dans les cours européennes grâce à l’action efficace de son marchand-mercier, Dominique Daguerre, la pièce possède le dessin caractéristique de l’entretoise à baguettes entrelacées ainsi qu’une ligne simple qui se rapproche du style Chippendale. On sait encore que l’ébéniste a fourni un nombre important de tables à thé, à déjeuner et à jeu – ces petits meubles étant très appréciés sous l’Ancien Régime pour leur mobilité et leur élégance. Autant d’indices concordants qui ont conduit la nôtre à 42 840 €, un dénouement somme toute raisonnable lorsque l’on se remémore le mot désabusé de Madame de Sévigné : «Quelle folie de perdre tant d’argent à ce chien de brelan.» Le mobilier en bois de placage du XVIIIe siècle était à l’honneur tout l’après-midi. Venaient ensuite, à 18 900 €, une bibliothèque en marqueterie à décor d’instruments d’artiste et de lettré d’époque Louis XVI (224 x 134 x 39 cm) posée sur d’originaux pieds antérieurs en bronze doré en forme de toupie ; et à 15 120 € une commode galbée à vantaux en façade ornée de réserves de bois de rose, de violette, de buis et bois teinté (88 x 151 x 59 cm). Il s’agit d’une réalisation allemande, probablement de commande, de la fin du XVIIIe.