De la sainte à la séductrice, il n’y a parfois qu’un pas, franchi – chacun à sa manière – par deux peintres, un Italien du XVIIe, Benedetto Zalone, et un Espagnol du siècle dernier amoureux du Maroc, José Cruz-Herrera.
Benedetto Zalone est originaire de Cento, en Émilie-Romagne, cité où est né aussi Le Guerchin, qui sera d’ailleurs son maître. On lui attribue ce Mariage mystique de sainte Catherine à la palette suave (voir l'article Attribué à Benedetto Zalone de la Gazette n° 41, page 152). La toile (150 x 115 cm) met en scène l’union intemporelle de l’Enfant Jésus et de la jeune martyre d’Alexandrie, un sujet très apprécié au temps de la Contre-Réforme. L’historien de l’art véronais Enrico Maria Guzzo a pu confirmer son attribution à Zalone ; aussi, 19 770 € couronnaient la composition édifiante. Bien différent s’affirmait le modèle suivant, attirant pas moins de 17 560 € : une Jeune Marocaine assise en robe jaune or, au plateau de fruits (102 x 76 cm). La peinture sur toile est signée par José Cruz-Herrera, qui l’a aussi datée de 1940 ; elle s’inscrit dans cet ensemble sensuel de portraits féminins que l’artiste, d’origine espagnole, va réaliser dans le royaume chérifien, essentiellement entre 1939 et 1972, date de sa disparition. On pouvait se consoler en acquérant une autre œuvre de sa main, un Portrait de fillette marocaine en buste réalisé sur toile et signé (49,5 x 41,5 cm) ; il changeait de cimaises contre 5 649 €. Pour clôturer cette session dédiée pour une bonne part à la peinture, on citera encore l’adjudication, à 5 536 €, d’un Portrait présumé de Monsieur, frère du roi (130 x 97 cm), une toile de l’école française du début du XVIIIe siècle, et de l’entourage de Hyacinthe Rigaud.