Une soixantaine de dessins, dans une fourchette de 100 à 300 €, et quelque deux cent vingt tableaux, raisonnablement proposés autour de 1 000 €, seront dispersés, l’artiste étant décédé en 2017. Tous ont été répertoriés dans son catalogue raisonné, et la plupart sortiront de son atelier pour la première fois. L’œuvre la plus ancienne est une toile de 1930, montrant La Tour Saint-Antoine à Loches, dans le département de l’Indre-et-Loire où est né Roland Chanconnier. Sa facture est encore classique, loin du style qui poussera Picasso à confier à Chanco, en 1948 : «on partage la même passion, la même fureur de créer ; j’aime votre style très personnel.» La fréquentation des artistes de Montmartre, dont les amateurs reconnaîtront les vues sur le moulin de la Galette et la rue de l’Abreuvoir, a contribué à faire évoluer son style, qui perd de sa simplicité pour entrer dans la période «noire», au début des années 1940. L’influence de Georges Rouault se fait alors sentir, comme l’évoquera son portrait de Jeanne. La lumière revient cependant avec son installation à Antibes, où il expérimente diverses techniques et plusieurs styles jusqu’au point de rupture, en 1960. Il brûle alors l’essentiel de ses œuvres pour repartir sur un nouveau pied. De l’inspiration cubiste et expressionniste, il tire une version kaléidoscopique qui lui est propre, servie par des couleurs vives posées en aplats, et dont témoigne Theresa.