En fermant ses portes, le 21 novembre dernier, Art Cologne se félicitait d’avoir accueilli près de 34 000 visiteurs pour ses 150 exposants.
La foire a pu compter sur les collectionneurs fidèles de la région rhénane et du Benelux voisin. Outre les poids lourds du monde de l’art, elle avait misé sur de jeunes galeries, qui ont exposé davantage d’artistes émergents, aux positions politiques et sociocritiques engagées. Le collectif Queer Budapest était, d’ailleurs, invité à exposer son plaidoyer contre l’actuel gouvernement hongrois, dont les lois anti-LGBT votées au printemps de cette année ont profondément ému l’opinion internationale. Les artistes ont pu montrer à Cologne ce qui, désormais, se cache à Budapest. C’est en se concentrant sur les jeunes artistes que la galerie Eigen + Art (Berlin/Leipzig) a pu remporter un franc succès : toutes les œuvres de Brett Charles Seiler et les sculptures en bois latté de Maja Behrmann (entre 3 000 et 7 000 €) ont été vendues. Thaddaeus Ropac (Salzbourg/Paris/Londres) a négocié des sculptures de Tony Cragg pour une collection française et une rhénane. Quant à la Fußmalve d’Arnulf Rainer datant de 1977, elle a été achetée par un amateur munichois : «Compte tenu de la pandémie et de l’absence d’un public international, c’est un véritable succès», a conclu le directeur de la galerie, Arne Ehmann. Les affaires ont été tout aussi fructueuses pour Johann König (Berlin/Londres/Séoul), qui a vendu l’intégralité de son stand, notamment des peintures de Conny Maier, une Data Painting de Refik Anadol, une œuvre en spray de Katharina Grosse et une sur toile de Norbert Bisky, parties dès les premiers jours. Les institutions n’étaient pas bien loin : les couvertures de livres d’Annette Kelm représentant des auteurs mis à l’écart pendant l’ère nazie entreront dans la collection fédérale d’art contemporain.