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Art Basel, une année faste

Publié le , par Alexandre Crochet

Pléthorique, avec ses 291 galeries, la foire s’est tenue du 15 au 18 juin à Bâle. Fréquentation renforcée et plateau remarquable, l’édition 2017 s’impose comme l’une des meilleures des dernières années.

Dans la section Unlimited, cinq monumentales sculptures de Peter Regli (né en 1959)... Art Basel, une année faste
Dans la section Unlimited, cinq monumentales sculptures de Peter Regli (né en 1959) composent Reality Hacking N° 313, 2014. Galerie Lévy-Gorvy.
Courtesy Art Basel

La conjonction des astres était particulièrement favorable à Art Basel. La plus importante foire d’art contemporain au monde bénéficiait en effet de la tenue au même moment de manifestations prestigieuses, renforçant l’attraction de l’Europe et de la Suisse : Biennale de Venise en tête, mais aussi documenta de Cassel et Skulptur Projekte à Münster, en Allemagne. Cette riche actualité a incité nombre de collectionneurs du monde entier à faire le déplacement, et une petite centaine d’avions privés se sont posés à l’aéroport de Bâle-Mulhouse, un chiffre record. De Martin Bethenod, futur directeur de la fondation parisienne de François Pinault, au directeur du Musée national d’art moderne, Bernard Blistène, le monde de l’art est venu arpenter les 291 galeries participantes. Pour autant, y a-t-il eu un effet «Biennale de Venise» ? Si beaucoup de marchands ont vu davantage d’Américains que de coutume et si, comme nous l’avons constaté, les Asiatiques sont plus visibles, on n’a pas vu, comme certaines années, un rush vers les artistes repérés quelques semaines plus tôt dans la Sérénissime. «Pour moi, il n’y a pas eu d’effet Biennale cette année, car les artistes étaient souvent nouveaux ou trop éloignés du marché», confie le courtier Philippe Ségalot, dont l’un des coups de cœur était une œuvre de Philip Guston, à l’affiche à l’Accademia de Venise. La galerie Hauser & Wirth a vendu dès le premier jour pour 15 M$ une œuvre datée de 1970 de cet artiste, qu’elle représente désormais. Autre poids lourd, la galerie Gagosian a cédé en un tournemain une sculpture en deux exemplaires d’Urs Fischer figurant un couple en cire multicolore pour 850 000 $, censée représenter le mythique marchand suisse Bruno Bischofberger et son épouse. L’acheteur est invité à allumer l’œuvre pour la faire fondre, mais peut en commander une autre, moyennant supplément. Faut-il y voir une métaphore cachée sur le marché ?

D’un excellent niveau en termes de qualité mais aussi de ventes, le millésime 2017 devrait rester dans les annales.

Comme des petits pains
En tout cas, les collectionneurs se sont montrés boulimiques. Avec son stand dédié à quatre Fine di Dio, les fameuses toiles percées et en forme d’œuf de Lucio Fontana aussi rarissimes que ruineuses, la galerie Tornabuoni a créé un «buzz» commercialement efficace. Son directeur, Michele Casamonti, précise avoir vendu «d’autres œuvres de Fontana et de Boetti, et tous les directeurs de musées sont venus voir le stand», précise-t-il. Les œuvres de Wolfgang Tillmans, à l’honneur à la fondation Beyeler, sont parties comme des petits pains sur toute la foire. Dominique Levy, de la galerie Levy-Gorvy, nous confie être «ravie de cette édition». Le Parisien Franck Prazan (galerie Applicat-Prazan) se félicite aussi d’une année «très dynamique, très satisfaisante, avec plusieurs ventes dont un important Magnelli et un Soulages, et des négociations en cours». Florence et Daniel Guerlain ont acheté un troisième petit tableau de Jonathan Meese, chez David Nolan, et admiré entre autres des dessins de Silvia Bächli chez Peter Freeman et de Michal Rovner, chez Magazzino. D’un excellent niveau en termes de qualité mais aussi de ventes, le millésime 2017 devrait rester dans les annales. « Il y a aujourd’hui tant de foires dans le monde, mais Bâle reste, et de loin, la meilleure », conclut Philippe Ségalot.

 

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