Avec 21 888 €, une œuvre éclatante de couleurs signée André Lhote entraînait cette vente avignonnaise placée sous le signe de la peinture méridionale. Ce paysage, daté «1960» au dos, exaltait les charmes de Mirmande, dans la Drôme. C’est en 1925 que l’artiste cubiste, qui a intégré dès 1912 la fraction française du mouvement de la Section d’or, découvre ce village situé au nord de Montélimar. Lhote tombe amoureux de ce bourg endormi au sommet d’une colline, «où le cimetière est le seul lieu où l’on trouve des traces de vie», à ses dires . Il y achète une maison, s’y installe et décide de le faire revivre à sa manière. Ce sera par le biais de son académie d’été, attirant là peintres parisiens et internationaux, qui fréquentent d’ordinaire celle qu’il a ouverte la même année à Montparnasse au 18, rue d’Odessa. Voici toute une petite colonie d’artistes qui, en juillet et août, envahit le coin, et les villages avoisinants des Tourettes, d’Autichamp et s’aventure parfois de l’autre côté du Rhône. On restait dans le Sud avec l’un de ses meilleurs interprètes : le Provençal Auguste Chabaud, auteur d’un Chemin bordé d’oliviers, portant encore au dos l’étiquette de la galerie Cardo à Passy, une toile qui était adjugée 3 283 €, ou encore d’un Paysage aux rochers et cyprès, sur carton décrochée pour 2 918 €. Mais concluons sur une note contemporaine, avec une sculpture-installation de Daniel Dezeuze, créée en 2007 et nommée Peinture qui perle, adoptée en échange de 7 174 €.