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Alexandre Hollan, donner corps à l’invisible

Publié le , par Stéphanie Pioda

Discret et solitaire, l’artiste rayonne d’une sérénité caractéristique des grands maîtres. À 88 ans, il partage son temps entre ses deux ateliers franciliens et celui, en plein air, de l’Hérault.

Alexandre Hollan© Illés Sarkantyu  Alexandre Hollan,  donner corps à l’invisible
Alexandre Hollan
© Illés Sarkantyu
Devant son écritoire installée à quelques centimètres du sol, Alexandre Hollan est assis sur un petit banc, genoux calés à terre. Devant lui, à un mètre seulement, sont disposés un vase, un bol et une courge claire, une mise en scène minimale dans un cadre défini par le panneau de bois accroché au mur. Juste au-dessus, la lumière déferle d’une fenêtre et rayonne sur l’œuvre en cours. Ce petit coin de l’atelier, sous la pente du toit, est le théâtre où tout se joue, l’espace où va advenir le sensible. Non loin, des pots de métal cabossés aux couleurs sourdes, des seaux et un chou attendent leur tour, tandis qu’une table est recouverte de dessins d’arbres et que quelques «vies silencieuses» sont présentées au mur. Il préfère en effet cette expression, renvoyant aux langues anglaise ou allemande ( still life ou Stille Leben ), plutôt que notre «nature morte», lui qui décèle derrière chaque fruit, légume ou ustensile une vibration lumineuse vivante, qu’il traduit en couleurs. Avant de se mettre au travail, l’artiste «reste un peu tranquille le matin pour [s]e retrouver et mettre une distance avec cette vie si pressée, [s]’arrêter pour un instant avant de commencer». Ses outils,…
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